À 20 ans, j’ai vécu ma première grossesse. Sans expérience dans le domaine de la périnatalité à l’époque et avec comme seules connaissances les histoires (en majorité négatives et décourangeantes) que l’on se plaisait à me raconter à gauche et à droite. À écouter mon entourage, j’étais bien naïve de souhaiter vivre un accouchement naturel, sans péridurale. Accoucher semblait être une descente aux enfers de plusieurs heures où, envahie par la douleur, l’impuissance et les pensées irrationnelles, je me demanderais pourquoi j’ai bien voulu avoir un enfant. Toutefois, de par ma nature peu influençable, je tentais tant bien que mal de ne pas me laisser contaminer par ce discours négatif de l’enfantement. Je restais malgré tout optimiste, confiante et impatiente de vivre l’expérience de l’accouchement.
Intéressée à tout connaître sur l’accouchement, ses processus et la gestion de la douleur, je me suis inscrite avec beaucoup d’enthousiasme aux cours prénataux (au grand désespoir de mon conjoint qui n’avait entendu que des commentaires négatifs sur ce projet du jeudi soir). À l’époque, l’offre de services en termes de préparation à la naissance n’était pas très diversifiée. La seule option qui s’offrait à nous était les rencontres prénatales de groupe présentées par l’infirmière du CLSC (qui visiblement n’avait jamais assisté à une naissance de sa vie hormis ses propres accouchements). Après 6 semaines, j’en suis ressorti avec le sentiment d’avoir effleuré beaucoup de notions, très théoriques, mais que celles-ci auraient pu être franchement plus approfondies et surtout plus concrètes. Le jour venu de la naissance de notre fille, nous connaissions bien les étapes théoriques du déroulement « normal » d’un accouchement, sans toutefois se sentir outillés pour gérer l’expérience. Moi qui était à priori confiante à mon arrivée à l’hôpital, j’ai vite été submergée par une panique intérieure devant l’intensité de ces nouvelles sensations dans mon corps, mais surtout, je n’avais aucun moyen concret et efficace pour y faire face. Moi qui pensais que j’allais respirer et que tout allait se passer naturellement, j’ai rapidement compris que ça me prendrait plus que quelques expirations pour y parvenir. Après quelques heures de travail, j’avais épuisé les quelques ressources que j’avais en poche (respirer, prendre un bain, marcher, écouter de la musique) et mon conjoint (pauvre lui !), vivait la plus grande expérience d’impuissance de sa vie.
C’est un peu plus de 5 ans plus tard, à ma deuxième grossesse, que j’ai pris la décision d’aller accroître mes connaissances en périnatalité. J’ai complété ma formation d’accompagnante à la naissance, parallèlement à ma formation universitaire en psychoéducation (baccalauréat et maîtrise), et suivi d’innombrables formations continues en périnatalité. C’est là que j’ai découvert ma passion profonde et viscérale et que j’ai ouvert une nouvelle voie dans ma pratique professionnelle : soit celle de la psychoéducation périnatale. Mon désir d’offrir aux parents et intervenants des connaissances validées et appuyées scientifiquement en termes de préparation à l’accouchement était si fort !
Depuis 2007, c’est la mission que je poursuis : humaniser la naissance et favoriser l’empowerment chez les parents afin de leur permettre de vivre une expérience d’accouchement satisfaisante, en confiance et dans la complicité de leur couple.
En 2011, j’ai cofondé le premier centre de services périnatals privé en Mauricie et Centre-du-Québec, formé une équipe d’accompagnantes à la naissance, élaboré mes propres cours de préparation à la naissance. Avec les années, ce sont des milliers de couples qui ont bénéficié de ma préparation à la naissance. J’ai eu l’immense bonheur d’accompagner quelques centaines de parents parmi eux lors de l’accouchement et ainsi voir un nombre incalculables de bébé pousser leur premier cri. Encore à ce jour, je reçois chaque semaine des témoignages remplis de gratitude de parents plus que satisfaits de leur expérience unique d’accouchement mais je ne peux m’empêcher de leur refléter que c’est moi qui suis privilégiée de faire partie de leur histoire de naissance.
Et aujourd’hui, grâce aux possibilités infinies du web, je peux maintenant vous offrir cette préparation, où que vous soyez, partout dans la francophonie et ailleurs dans le monde !
En terminant, je souhaite m’adresser particulièrement à vous conjoint.e, partenaire, accompagnateur.trice pour insister sur l’importance de votre implication dans la préparation à la naissance et lors de l’accouchement. Vous avez un rôle de premier plan à jouer et votre présence, votre soutien demeurent d’une importance capitale. N’ayez crainte d’être seulement témoin ou acteur secondaire ! En intégrant et en appliquant tous les outils que je vais vous enseigner, vous serez un réel pilier dans cette expérience de couple, un roc sur lequel la femme en travail pourra s’appuyer et se reposer … à tous les niveaux.
Et à vous, femme forte et puissante qui allez donner naissance, sachez que cet accouchement vous appartient, à vous seule, et que vous détenez toutes les ressources à l’intérieur de vous pour donner naissance. Soyez confiante en votre force, votre puissance et vos capacités. Vous êtes plus forte que vous pouvez le croire. Je vous assure : accoucher, c’est beau !